Skip to main content






 

SCIENCES EQUESTRES : CHAPITRE 1

Introduction

Je me propose, au fil des n° de votre bulletin, de vous communiquer une suite d’articles qui traitent de ce qu’on appelle la Science Equestre.

Chaque parution fait partie d’un (peut-être) long feuilleton dont les épisodes visent à éclaircir, un peu, l’ensemble de cette histoire périlleuse mais tellement passionnante qu’est l’éducation, dans le respect de son bien-être physique et psychologique, d’un cheval.

J’éviterai, tant que possible, les explications savantes et espère recevoir vos réactions et commentaires ou questions, auprès de la rédaction ou à l’adresse de :

Etienne Patigny, route de Givet, 21  4560 Pailhe   Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

L’équilibre du cheval

Vous avez certainement déjà entendu l’un ou l’autre dire, « ton cheval est sur les épaules, qu’attends-tu pour le mettre en équilibre ? »Quel est le sens de cette remarque, le pourquoi, le comment faire ?

Quelques éléments de connaissance de  « l’animal cheval monté », constats et observations :

    • Le centre de gravité d’un cheval se trouve sous la 13ème  vertèbre sur la ligne joignant la pointe de l’épaule et la pointe de la hanche; soit, en fonction de la morphologie du cheval, plus ou moins sur la ligne du passage de sangle, un peu en arrière du garrot.

C’est pour cela que le cavalier doit être assis le plus en avant possible et « monter et descendre », au trot enlevé, le long du pommeau tout en étant en équilibre (voir plus loin ou articles suivants) pour superposer et harmoniser son centre de gravité avec celui du cheval.

Etre assis « le plus en avant possible » est d’ailleurs valable dans toutes les positions (suspensions, enlevées, assises ; surtout avec nos chevaux aux allures plutôt amples et ayant des dos assez « longs ») 

    • Si on coupe un cheval en deux parties égales entre le bout du nez et la pointe de la fesse, on constate que le centre de gravité se trouve plus vers l’avant main qui porte la plus grande partie du poids du cheval (+/- les 3/5èmes du poids).

Ce fait n’empêche pas un cheval en liberté de se mouvoir en tous sens avec rapidité, élégance et facilité.

Bien que le cheval ne soit pas un bon porteur, (l’âne et le mulet étant capables de porter des poids « beaucoup » plus importants par rapport à leur propre poids et à leur taille), ce n’est pas tellement le poids du cavalier qui gêne le cheval dans ses déplacements mais bien l’influence que peut avoir ce cavalier, par sa position et ses actions, de façon voulue ou souvent involontaire, sur l’équilibre ou le déséquilibre d’un cheval.

Remarque : Il est important de constater que les « porteurs » ont des allures plus précipitées.

    • La première tâche de l’enseignant sera donc d’apprendre au cavalier à ne jamais détériorer l’équilibre « naturel » du cheval.

Dès ces premières leçons et longtemps encore, il faudra apprendre à ne pas commettre de fautes qui mettraient le cheval dans l’impossibilité d’exécuter un ordre alors même qu’ill’avait peut-être compris ; ou qui rendraient l’exécution de l’ordre par le cheval, physiquement, plus difficile à réaliser.

Ceci constitue l’essentiel de l’apprentissage d’un cavalier, quel que soit son niveau.Seriez-vous capable de sauter en hauteur ou en largeur, vous concentrer et réaliser quoi que ce soit, en portant de plus un poids, si vous perdez l’équilibre parce qu’on vous a fait un croche-pied ? Dans ce cas, que faites-vous ?

Vous allez remettre vos pieds, si possible, vite, sous votre centre de gravité, en avançant (en accélérant) les pieds à petits pas rapides. Ceci est à retenir pour bien comprendre certaines explications futures concernant l’équilibre du cheval et les actions du cavalier.

Pourquoi vouloir (ensuite) améliorer l’équilibre du cheval monté ?

    • Pour qu’un cheval monté se déplace avec autant de grâce monté que ce qu’il est capable de faire en liberté il devrait, non seulement, ne pas être gêné par le cavalier, mais être en équilibre dit « horizontal » et en certaines circonstances, pour certains mouvements, tels que pirouettes autour des postérieurs ou piaffés, rassembler ou pour pouvoir sauter un obstacle haut et droit à la sortie d’un tournant (court), être en équilibre dit « vertical » ; dans ce cas, c’est l’avant main qui devient la plus mobile et l’arrière main, qui étant compressée pourra propulser plus puissamment et vers le haut le corps du cheval.

Lorsqu’on compresse un ressort ( par plus de poids ) , il se détend plus fort et en sens inverse de la pression subie.

Dans ces équilibres un cheval sera plus agréable à monter et plus obéissant, plus facile et confortable, plus gracieux, car sachant exécuter plus facilement les demandes de son cavalier ; ceci pour autant que les demandes soient claires, connues donc apprises par le cheval et de ce fait, compréhensibles par lui.

  • Equilibre horizontal: Il faut donc trouver des moyens et exercices qui fassent refluer son centre de gravité plus en arrière de façon à ce que le poids du cheval additionné de celui du cavalier soit réparti également entre ces quatre pieds, le plus possible, à tout moment et dans tous les mouvements, moitié sur l’avant main, moitié sur l’arrière main ; mais aussi(et ceci on l’oublie souvent) : moitié sur son côté gauche, moitié à droite, le cheval restant donc aussi « vertical » par rapport au sol.Un cheval ne sait tourner qu’en se « couchant » ou au contraire en s’incurvant (explications plus loin ou articles suivants)
  • Equilibre vertical : se dit d’un cheval qui (pour des raisons évoquées ci-avant) a reporté plus de poids sur son arrière main.

Un cheval, « avec cavalier », en équilibre pourra réaliser tout ce qu’il est capable de faire sans cavalier : se déplacer facilement et rapidement (si besoin) en tous sens  vers l’avant, l’arrière, le haut, d’une ou de toutes les parties de son corps avec autant de beauté qu’en liberté. En plus de ne pas le gêner nous pouvons peut-être essayer de nous rapprocher de cet idéal.

Dans les grandes lignes, comment réaliser tout- ceci?

Il y a plusieurs possibilités et une progression assez rigoureuse et complète à suivre, de la plus facile, pour le cheval et le cavalier, à la plus difficile :

a) Extension du cheval: long, rond, jusque parfois le nez par terre comme un chien qui renifle le sol.Cette attitude favorise l’extension maximale de la musculature « supérieure »(voussure du dos) et donc la décontraction, la détente physique mais aussi psychologique du cheval(pas de contractions puisque extension) Cette attitude favorise l’engagement des postérieurs, plus en avant, donc vers le centre de gravité du cheval ; mais, au détriment de sa tonicité et de son énergie. (Compléments d’explications plus loin)

b) Incurvation ….article suivant +Points suivants : l’impulsion et ses composantes, harmonie entre engagement et détente, rectitude, calme, cadence, rôle des postérieurs et des antérieurs, abaissement des hanches, l’équilibre psychologique du cheval (et du cavalier) …

Etienne Patigny