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SCIENCES EQUESTRES : CHAPITRE 12

Introduction et résumé des articles précédents (situation des cavaliers par rapport à une progression) 

Les cavaliers sont encore débutants à l’obstacle et les objectifs d’enseignement des dernières leçons ont été :

  • Sur le « plat » :Recherche d’aisance (morale) et de stabilité de l’équilibre des cavaliers « sur les étriers » aux galops de « travail » (cercles de 12 à 15m de diam.) et « moyen »  (cercles de 20 m). Le cavalier devait maîtriser chaque vitesse constante et régulière mais également la géométrie des cercles.
  • A l’obstacle : être capable…

1.De sauter un obstacle à la fin d’une ligne de barres disposées au sol à passer au trot sans gêner le cheval (selon les critères renseignés dans l’article n°10)

2.De sauter des lignes d’obstacles (voir article n°11)Tous les abords se sont fait au trot, le cavalier galopant après l’obstacle (en cercle) tout en s’appliquant à réaliser la transition vers l’allures inférieure « en prenant son temps » pour les réaliser sans défenses (correctement demandées), en légère suspension tout en se redressant.

Objectif (s) d’enseignement suivant(s) :

  • Sur le « plat » :

1. Etre capable de quitter les cercles aux galops de travail (par la suite également au galop plus allongé) en maîtrisant la vitesse régulière ; d’alterner cercles et lignes droites de plus en plus longues.

2. En cercle, pouvoir varier les amplitudes des galops (travail et + allongé de manière plus fréquente et moins progressive, d’abord 1x par cercle ensuite 2x par cercle).

Exercice 1 : en A commencer à allonger pour être au galop le plus allongé de retour en A, commencer à ralentir en A pour être au galop le plus court de retour en A.

Exercice 2 : en A commencer à allonger pour être au galop le plus allongé en X, commencer à raccourcir pour être au galop le plus lent de retour en A.3. Perfectionnement du départ au galop en cercle jusqu’au départ par prise d’équilibre du pas (par contre passer encore du galop au trot sans trop modifier (ralentir) la vitesse mais sans défenses et dans le calme, sans creuser le cheval donc en restant « léger ».

Le but est d’obtenir un « savoir faire » supérieur des cavaliers dans des mises en situation plus difficiles sur le plat que ce que nous aurons besoin à l’obstacle.

Durant presque toutes les leçons d’obstacles qui suivent les cavaliers devront pouvoir garder une vitesse et une amplitude de galop constante et régulière. Ils devront donc  pouvoir réagir à toute initiative du cheval qui varierait son galop (qui accélère ou ralenti sans qu’on le lui a demandé). 

Comment utiliser sa position et ses aides au galop plus allongé, de travail ou pour passer de l’un à l’autre 

1. Equilibre proche mais hors de la selle aux allures plus étendues, l’entièreté du poids sur les étriers, buste légèrement incliné en avant (comme au trot enlevé)

2. Equilibre toujours sur les étriers mais assiette « dans la selle » (qui touche) aux allures plus raccourcies, la plus grande partie du poids du cavalier sera encore sur les étriers, buste redressé (d’aplomb : jamais en arrière de la verticale)

3. Pour demander le ralentissement : prendre la position indiquée au point 2 et ensuite fermer les mains sur les rênes en les élevant sur un plan vertical (jamais vers l’arrière).

L’assiette du cavalier s’avance sous ses épaules et le cavalier aura fléchi ses articulations (chevilles, genoux, hanches) pour descendre dans sa selle. Il faut ni pousser plus sur ses étriers, ni serrer les cuisses et encore moins les genoux ; il faut par contre descendre cuisses et genoux lorsqu’on fléchit (plie). La voix (douce) utilisée au début chaque fois que l’on se redresse (avant l’action des mains) est une aide efficace et précieuse si elle n’est pas utilisée à tout bout de champs mais comme « convention » qui permet au cheval de d’abord comprendre  ce que nous voulons. Cesser d’agir dès (le début) l’obéissance.

4. Entre deux demandes il est important que le plus souvent (quasi tout le temps) nous ne faisions « rien » pour que le cheval détecte clairement toute modification de notre position ou de l’emploi de nos aides.

 La fixité (absence de tout mouvement inutile ou involontaire) du cavalier entre deux demandes doit être un souci permanent. Les mains seront immobiles, le contact avec la bouche du cheval sera régulier et constant, les coudes souples se plieront et se déplieront plus ou moins pour diminuer ou augmenter le mouvement de balancier dont le cheval à besoin en fonction de l’amplitude et la fermeture ou l’ouverture du cadre du cheval (base de sustentation).

5. Les demandes d’allongement se font en prenant la position déjà décrite pour les allures plus étendues et par l’action amplifiée de l’assiette, des mollets, talons ou la cravache si nécessaire. Les mouvements seront plus amples mais sans agitation ou précipitation.

6. Dans tous les cas et en permanence quelle que soit notre demande, le bas de la jambe sera resté fixe et en position derrière la sangle et sous notre assiette.

Connaissances utiles (théorie) 

  • Mis à part les cas d’abords et de sauts d’obstacles droits et très haut ou au contraire d’obstacles très larges, le plus souvent la parabole que décrit un cheval au dessus de droits, d’oxers montants, cubes ou d’un spa sera identique et demi-circulaire. Le milieu et le point le plus haut de cette parabole devront se situer au dessus de la barre la plus haute. La base (de la battue à la réception) sera égale au diamètre et le point culminant sera égal au rayon. Seul un cavalier nettement plus confirmé que ceux qui nous intéressent pour le moment pourra adapter son abord de manière plus spécifique (et souvent instinctive, de par l’expérience le plus souvent).

Tous les chevaux ne disposant pas d’un « gros coup de saut » il est aussi évident qu’il serait parfois nécessaire d’adapter l’abord et la parabole de saut pour certains chevaux pour qui un obstacle de 1m de haut est un gros obstacle, ou 1,20m très large.

 A l’autre extrême on peut constater que les éleveurs ont durant ces dernières 25 années tellement améliorés les capacités de saut de nos chevaux que les sauts semi-circulaires abordés à cadence constante et régulière sont souvent la règle aujourd’hui jusqu’au parcours les plus impressionnants.

  • Si le point précédent est respecté on constate de suite qu’un cheval, à hauteurs égales d’obstacles, devrait placer sa battue plus loin du piedd’un droit et plus près du pied d’un obstacle lorsque celui-ci est large mais plus bas devant. Attention : cette différence reste assez faible lorsqu’on compare un droit et un cube (que l’on rencontre le plus souvent en parcours).
  • Nous aurons cependant assez de travail à réaliser d’abord des parcours à foulées régulières et constantes simplement en adaptant l’amplitude des foulées entre les obstacles seulement en fonction de la hauteur. Petit obstacle = petite parabole et galop adapté (plus court). Plus gros obstacle = parabole plus haute et plus large donc aussi un galop plus ample entre les obstacles. Ceci explique que ce qu’on appelle le « tempo de base » que l’on installe bien avant le premier obstacle à sauter soit plus court et lent sur des petites hauteurs (70/80/90cm) et augmenté en amplitude (et en conséquence en vitesse) au fur et mesure que les obstacles sont plus hauts.

Notre intérêt, quel que soit la hauteur est cependant de garder nos chevaux en équilibre afin de leur faciliter ces sauts et ce souci de cadence constante et à amplitude plus ou moins grande restera donc longtemps notre base de travail la plus importante. Le cavalier devra éviter tous les changements de positions ou d’emploi des aides (assiette, mains, jambes) qui perturberaient le calme et/ou l’équilibre du cheval (mauvaise position, pousser ou tirer le plus souvent). Les moniteurs définissent le plus souvent cette façon de monter à foulées régulières et constantes par la l’expression suivante : « TENDRE et ATTENDRE sans DETENDRE ».

  • Nous allons travailler dans un premier temps presque uniquement sur des courbes. Ce fait se justifie parce que la courbe (si parfaitement dessinée et réalisée) va permettre au cavalier de nettement plus facilement maîtriser la vitesse de son cheval. Le calme et l’aisance du couple cavalier/cheval ainsi que l’équilibre du cheval seront ainsi également maintenus. Tout ceci doit permettre au cheval d’obéir et de sauter avec facilité.

Il faudra relire toutes les leçons de « dressage » qui précèdent pour bien comprendre pourquoi les variations d’amplitudes en agissant entre deux obstacles disposés en ligne droite sont les toutes dernières que nous réaliserons dans un programme de travail. Si vous ne trouvez pas je vous le rappellerai.

Etienne Patigny Ecuyer de niveau 3 Professeur à Gesves