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SCIENCES EQUESTRES : CHAPITRE 2

Résumé de l’article précédent : afin de rendre le cheval plus facile et agréable à monter, il faut faire refluer une partie du poids du cheval vers son arrière-main. Le premier procédé consiste à mettre le cheval en extension de façon à engager plus en avant, vers le centre de gravité, les postérieurs. L’extension doit répondre à certains critères dont nous reparlerons plus loin.-Le point

Incurvation (voir article précédent) sera également étudié ultérieurement.

Introduction de cette deuxième partie: les seules façons d’avoir un cheval en équilibre sont

  • Amener les postérieurs à se poser plus loin vers l’avant.
  • Provoquer « l’abaissement des hanches » et la flexion de toutes les articulations postérieuresCes deux procédés auront pour conséquence « mécanique » le report de poids vers l’arrière main qui procurera au cavalier la sensation de légèreté et de mobilité du cheval. Ce ne sont pas les mains ou la force du cavalier ni les embouchures « spéciales » qui peuvent obtenir cet effet ; leur « mauvais » emploi aurait un effet contraire, nuisible, à l’équilibre du cheval.

Les attitudes et positions que nous donnons au corps du cheval, en fonction de son degré d’apprentissage et de ses capacités athlétiques seront par contre déterminantes. Un facteur encore plus important est l’impulsion. Ne consulter surtout pas un dictionnaire pour avoir la définition « en équitation » de ce mot. Je tenterai de vous donner dans cette partie d’article quelques explications sur ce mot magique.

Impulsion : généralitésVolonté et capacité du cheval d’exécuter tout mouvement à la moindre demande de son cavalier avec l’énergie nécessaire à la meilleureexécution possible.Les différentes composantes de l’impulsion sont : en avant, calme et droit (la parfaite harmonie entre les trois étant nécessaire). Cette devise du très célèbre Général l’Hotte se  retrouve « partout ».

En avant (mouvement)Caractérisé par l’engagement des postérieurs plus ou moins en avant sous la masse du cheval en harmonie avec l’énergie de leur détente ; ceci en fonction de sa morphologie ou de l’allure.

Explication : à chaque cheval et à chaque allure doit correspondre un engagement idéal et une énergie idéale de façon à ce qu’en permanence le cheval se porte et se pousse autant qu’il le faut (ni trop, ni trop peu) et dans la direction voulue (plus vers l’avant ou vers le haut)Il serait donc faux de croire qu’un cheval doit engager « le plus possible ». 

La plupart de nos chevaux engagent cependant trop peu et nous favoriserons donc souvent l’engagement plus avant des postérieurs.

Pour mieux vous faire comprendre ceci je vais prendre l’exemple du trot.Au trot le plus allongé, le cheval doit avancer ses postérieurs le plus en avant possible et pousser le plus possible ; son corps est « étendu » pour favoriser l’amplitude maximale de ses gestes (base de sustentation élargie) .

C’est grâce au « grand  engagement » qu’il ne perd pas l’équilibre et ne tombe pas « sur les épaules ».

La trace des postérieurs au sol dépasse dans ce cas largement la trace du poser des antérieurs.

Au trot « raccourci » mais en équilibre le cheval doit engager ses postérieurs moins en avant et pousser également moins, son corps « moins étendu » s’inscrivant plus dans un carré (base de sustentation raccourcie) ; les trots dits « de travail » et « moyen » sont des trots intermédiaires, les trots « rassembler » « passage » et le trot sur place « piaffer » exigent un équilibre plus vertical et doivent répondre à des critères particuliers.

en est de même pour toutes les allures.De (très) longues explications viendront encore étoffer ce point ultérieurement.

Calme :Nous avons parlé « d’énergie nécessaire » ; notre cheval est souvent trop paresseux ou au contraire trop fougueux ( surtout en certaines circonstances).

Chaque cheval a un tempérament différent et nous devrons « faire avec » mais en créant toutes les circonstances qui vont favoriser l’équilibre psychologique du cheval.Les éléments qui agissent sur l’état d’esprit et le caractère inné d’un cheval sont très vastes.

Un « homme de cheval » possédant beaucoup d’expérience pourra résoudre plus facilement ce problème qui est à la fois physique(le sang : caractère hérité) et psychologique.

Voici quelques points sur lesquels nous pouvons cependant agir 

  • Le bon état physique du cheval (à tout point de vue) : il ne doit pas avoir mal, à aucun moment, monté non plus (cavaliers : faites attention à l’emploi de vos aides, au pansage, au matériel)
  •  « Bien » et régulièrement ferré ; nourri ni trop, ni trop peu, en fonction du travail à fournir.
  • Sorti régulièrement : les chevaux passent en règle générale beaucoup trop de temps en boxe ou sont sortis de temps en temps de leur prairie pour travailler. Un cheval devrait sortir, bouger, faire de l’exercice, se dégourdir quelques heures par jour. Seul un cheval régulièrement et progressivement entraîné peut fournir des efforts violents, intenses ou prolongés ; 3,4, voir 5 heures de travail par jour bien gérées seraient possibles et préférables aux deux ou trois sorties par semaine.
  • Les conditions de vie du cheval sont importantes : l’hygiène des écuries, la façon d’être manipulé, le travail varié.
  • L’état d’esprit du cavalier et sa façon de monter, de respecter son cheval tout en s’imposant comme un bon père de famille.
  • La progression logique du travail lors d’une séance comme tout au long du temps consacré à le monter (durant des années j’espère) ; etc.

Il est important que le cavalier puisse s’adapter au caractère de chaque cheval ou alors se limiter au caractère du cheval qui s’harmonise (ou supporte) au mieux celui du cavalier.

Droit : la rectitudeSuivant son niveau d’éducation on peut définir la rectitude d’un cheval par la progression :

  • Marche franche d’un point à un autre par le chemin le plus court
  • Les postérieurs suivent exactement la trace des antérieurs, aussi bien sur la ligne droite qu’en courbes.
  • Le cheval superpose exactement les différentes parties de son corps au tracé parcouru.
  • Aucune force ne tend à déporter l’une ou l’autre partie du corps du cheval ou son entièreté vers l’intérieur ou l’extérieur du tracé parcouruLorsqu’un cheval ne répond pas à ces définitions et qu’il n’est pas dans un exercice spécifique dit « de deux pistes »(demandé par le cavalier) et correspondant à des critères précis visant à améliorer sa souplesse et son équilibre il est dit « traversé »

Les répercutions néfastes sur l’équilibre du cheval proviennent de ce que le cheval « de travers » 

Ne pousse pas exactement dans la direction où il va

  • N’engage pas ses postérieurs sous le ventre, vers le centre de gravité
  • Engage inégalement ses postérieurs par rapport à la direction suivieComme déjà dit précédemment le cavalier devra éviter de commettre des fautes qui amènent le cheval à ne pas être, au moins, en équilibre « naturel » .

 Les fautes possibles sont nombreuses car c’est le cavalier qui, par sa position, détermine la position donnée au corps du cheval.

Un mauvais emploi des aides peut, de plus, encore détériorer la rectitude et l’équilibre du cheval. Malheureusement, nous ne sommes pas nous-mêmes  « droits », également souples, adroits et forts pareillement des deux côtés.

Les corrections de position du cavalier faites par l’enseignant dans ce domaine « position et emploi des aides justes » sont très importantes.